J’ai décidé de vous retranscrire un article très intéressant d’Angela Barnard, paru sur Linkedin, traitant de la résilience, lors de sa traversée des Pyrénées.
Dans la vie, nous avons tous des montagnes à gravir, au sens propre comme au sens figuré.
Aujourd’hui, j’ai voulu partager avec vous 6 leçons que j’ai apprises en traversant les Pyreneés pendant mon pèlerinage sur le Camino Frances en 2014.
La route officielle du Camino Frances commence dans la petite ville de Saint-Jean Pied de Port, au pied de la magnifique chaîne des Pyrenées en France. En conduisant le long de l’autoroute E5 vers l’Espagne, je me suis mise à rêver. La journée semblait si facile, et je me demandais où étaient les Pyrénées que les pèlerins semblaient craindre à ce point. A Bayonne, mon GPS m’indiquait que j’étais à 48 kilomètres de ma destination, et il n’y avait toujours pas de montagne à l’horizon. Tout allait bien.
En sortant de l’autoroute, la journée a subitement pris une autre tournure. En conduisant sur les routes environnantes, les automobilistes locaux semblaient impatients, pressés, et conduisaient très vite. J’ai du beaucoup me concentrer, et pour la première fois de la journée, je me suis sentie stressée. La végétation dans ce lieu est très dense, c’était comme conduire à travers un tunnel vert et épais.
Et pourtant, j’étais toujours en train de me demander ou étaient les montagnes que les gens semblent craindre …
Au moment ou j’ai vu les Pyrénées, je me suis remplie de peur, j’étais comme essoufflée, et j’ai failli avoir un accident de voiture. Je regardais désespérément pour trouver un endroit ou me garer, et à ce moment la j’ai pensé « OH MON DIEU, QU’EST CE QUE J AI FAIT ? ».
C’est ici qu’a commencé ma première leçon.
1. Choisir des réponses à ses peurs
Ma vision lorsque j’étais à bonne distance des Pyrénées était vraiment très différente de celle une fois arrivée à Saint-Jean-Pied de Port. Auparavant, les Pyrénées paraissaient élevés et effrayants, et plus j’en approchais, plus ils paraissent insurmontables et me pétrifiaient.
Je devais choisir une réponse à ma peur. J’avais plusieurs options : retourner à la maison, attraper un bus autour de la montagne, partager la journée en deux jours ou bien continuer à suivre mon plan et marcher dès le premier jour.
Il y a un an, j’étais inapte, en mauvaise santé, et plus lourde qu’aujourd’hui. Personne ne m’aurait blamé si j’avais décidé de ne pas essayer, mais j’ai décidé de connaître ma peur, et de marcher avec elle quoiqu’il arrive.
J’ai donc choisi de ne pas rester enracinée par la peur et effrayée par l’inconnu, mais de marcher chaque jour, et de voir ce que cela pouvait générer en moi.
Ma réponse fut donc de ne pas laisser la peur m’immobiliser.
2. Ne pas vous comparer aux autres
Chaque jour, ce sont des milliers de pèlerins qui partent ou traversent Saint-Jean-Pied-de-Port pour se rendre en Espagne.
Il y a ceux qui marchent à un rythme soutenu, ceux qui courent, ceux à cheval, en vélo, en fauteuil roulant – la liste est sans fin.
Les huit premiers kilomètres sont comme l’enfer ! Je regardais les autres pèlerins en train d’essayer de trouver leur rythme de croisière et j’ai commencé à me comparer à eux. C’est à ce moment que le doute s’est installé en moi : je suis devenue inquiète, craintive, voire même en colère. J’avais un dialogue dans ma tête qui n’a pas du tout soutenu mes efforts physiques.
Si je ne m’étais pas permise de continuer, de me vautrer dans mes propres imperfections et de me battre, je n’aurais jamais pu franchir cette montagne.
Il y aura toujours des gens qui seront mieux ou moins bien que ce que je suis.
Me comparer constamment aux autres ne m’a pas aidé à conquérir cette montagne. J’avais besoin de creuser au plus profond de moi pour découvrir ma force intérieure qui allait me permettre de trouver mon propre chemin.
3. Aligner votre esprit avec votre objectif
Comme j’ai souffert sur mon chemin avec la comparaison qui courait dans ma tête, j’ai réalisé que je ne me rendais pas service. Je n’étais pas alignée mentalement avec mon objectif.
En me focalisant uniquement sur le drame de ma souffrance, j’étais en train de me tirer vers le bas, et non vers le haut de la montagne. Je n’avais pas accès à mon vrai pouvoir, je n’étais pas vraiment moi même, mais plutôt moi en train de glisser progressivement dans la faiblesse.
J’ai donc aligné mon esprit.
Mon objectif était de traverser les Pyrénées en bonne santé physique et mentale, et j’ai aligné mon esprit sur ça. J’ai commencé par me visualiser arriver à Roncevaux en bonne forme physique, avec un mental solide et avec l’envie de continuer.
J’ai renforcé cette vision en pratiquant la gratitude. Après chaque étape, je me répétais comme un tambour « Merci ! Merci ! Merci ! »
En permettant à mon esprit d’être reconnaissant envers mon corps et en le laissant accéder à mon esprit indomptable, je l’ai aligné avec mon objectif.
4. Demander de l’aide et l’accepter
Il y avait un point proche de la barre des 10 km ou j’ai pensé que je ne pourrais pas continuer. Il me restait encore 16 km à faire et tout semblait perdu. J’avais besoin d’un miracle, mais surtout, j’en avais besoin rapidement !
L’aide est venue d’une source improbable, un autre pèlerin de souffrance, nommé Brendan. Nous semblions être à la traîne en comparaison des centaines d’autres, et lorsque je lui ai demandé si il aimerait souffrir et marcher avec moi, sa réponse fut instantanée : oui.
En demandant de l’aide, je me suis souvenue d’une précieuse leçon. L’aide arrive parfois sous des formes improbables, et pour en apprécier les bénéfices, il faut être prêt à l’accepter.
Brendan n’avait pas le pouvoir de soulager notre souffrance, ou encore de nous transporter en haut de la montagne. Il avait simplement la volonté et l’envie de marcher avec un étranger, et de partager ce qu’il était, comme il était venu.
En marchant ensemble, nous avons immédiatement constaté que notre fardeau s’était en quelque sorte allégé. Notre point de vue sur la souffrance a changé. Nous étions dans le même bateau, ensemble, nous étions forts, et notre voyage est devenu plus facile à supporter.
5. Planifier votre stratégie de descente
Franchir une montagne signifie aussi qu’il faudra en descendre.
Souvent, nous focalisons toute notre énergie pour gravir la montagne, la conquérir, la surmonter, lui montrer qui est le patron, mais on oublie surtout qu’il faut en redescendre.
Le chemin pour descendre la montagne est très différent de celui pour la gravir. Vous devez utiliser différentes compétences, être conscient de la façon dont l’environnement a changé, utiliser votre corps et votre esprit sous de nouvelles formes, afin de vous adapter.
En négligeant la descente, vous pouvez causer des blessures et compromettre le reste de votre périple. Par conséquent, il est bon d’avoir mis au point une bonne stratégie, de connaître vos options, et surtout quand les utiliser.
Nous pensons souvent que la descente est un long fleuve tranquille, mais la plupart du temps il n’en est rien. Donnez vous du temps, faites des ajustements, continuez à apprendre, et faites preuve d’autant de bravoure que celle que vous avez utilisé pour monter.
6. Savourer la réussite
Franchir les Pyrénées était un fait majeur pour moi. Je sais que des milliers de personnes accomplissent ceci chaque année, que ce n’est pas forcément un gros problème pour eux, cependant ce n’est pas mon cas.
En accomplissant ce que je croyais impossible, j’ai maintenant d’autres cartes en main pour franchir mes autres limites.
J’ai appris à ne pas minimiser un accomplissement, mais plutôt à le célébrer. En me laissant savourer le gout exquis de la réussite, je connais maintenant la profondeur de ma résilience, de mes ressources ainsi que de ma persévérance.
SI vous avez une montagne à franchir aujourd’hui, j’espère que ces 6 petites astuces vous aideront à renforcer votre détermination, et vous apporteront le courage de continuer.
Buen Camino !
L’article original est disponible ici : Angela Barnard sur Linkedin
Si vous aussi vous avez des conseils pour franchir une épreuve comme celle ci, n’hésitez pas à nous en faire part en commentaires !
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