Sophie

Autant pour les autres gîtes, l’accueil aura toujours été acceptable voire très agréable ; autant pour le domaine des Mathieux, nous avons eu l’impression de nous retrouver dans un cauchemar, voire dans un traquenard …

Tout fonctionne au detail :

-Une « navette » qui vient chercher les pelerins à Cahors : où mettre son sac à dos, quand le coffre est rempli de glue ? (sirop d’erable ? resine ?…)

-Il s’avère que le chauffeur est le propriétaire du domaine des Mathieux. Dans la voiture, difficile de décrocher un mot, si ce n’est pour dénigrer les pelerins «pfff, les pelerins ? A 95%, ils se perdent dans la nature… »

-à l’arrivée au domaine, un accueil glacial digne de certains films à suspens hitckockiens.

-les « consignes pélerins » nous sont données devant un bureau, telle une directrice d’école à ses élèves.

-la piscine ferme à 19h, pour une arrivée à 18h (la navette ne passant qu’à 17h30 à Cahors), ça fait juste.

-la propreté des douches laisse à désirer, pas d’emplacement pour déposer son savon

-au point d’eau est accroché un tuyau d’arrosage, donc impossible pour les pélerins de se fournir en eau !

-les chambres ne ferment pas à clé, donc, chacun peut y entrer comme il veut, quand il veut…

-et le nec plus ultra : des chambres toutes en bois, du sol au plafond, infestées de punaises de lit. Quelle surprise au réveil de voir mon sac à viande taché de sang et sur le matelas, des punaises de lit… malgré toutes nos précautions prises la veille (utilisation de bombes anti-punaises + huiles essentielles).

Ce qui est terrible dans tout cela, c’est qu’à cause de ces punaises, certains gîtes aux étapes suivantes refusent les pelerins venant du domaine des Mathieux, puisqu’apparemment, c’est de notoriété publique : le domaine des Mathieux ne traite pas contre les punaises de lits…

Cette expérience nous ayant bien dégoutés, nous avons décidé d’arrêter le chemin de Compostelle deux jours après. Nous avions prévu initialement une semaine de plus.

Nous avons rencontré d’autres pélerins venant de ce lieu, piqués eux aussi par les punaises de lit, des allemandes choquées qui se sont fait rembourser leur nuit, des français qui se sentaient humiliés car dans les gîtes suivants on leur faisait déballer systématiquement leurs sac à dos, quand la crédenciale marquait « domaine des mathieux »…

En deux ans de gîtes sur le chemin, c’est la première fois que nous sommes confrontés à une telle attitude vis-à-vis des pelerins. Ce lieu est malsain, tant par l’atmosphère qui y règne, le non traitement des punaises, que par les conséquences que cela a sur les pelerins.